La loi de Falkland : et si votre meilleure décision était de… ne rien décider ?
On vit dans un monde où tout doit aller vite. Décider vite. Réagir vite. Répondre vite (même aux mails de 23h)
Dans le monde du business (et dans la vie en général), on nous répète sans cesse :
“Soyez réactifs !”
“Décidez vite !”
“Ne laissez pas traîner !”
Résultat ? On se retrouve parfois à prendre des décisions… dont on regrette les conséquences à peine quelques jours plus tard.
C’est là qu’entre en scène une règle vieille comme le bon sens mais encore trop méconnue : la loi de Falkland.
C’est quoi, exactement ?
Formulée de manière élégante, elle dit ceci :
“Quand il n’est pas nécessaire de prendre une décision, il est nécessaire de ne pas prendre de décision.”
En d’autres termes : si rien ne vous oblige à agir tout de suite, pourquoi vous précipiter ?
Cela peut paraître contre-intuitif dans une époque où tout doit être instantané — mais c’est justement la force de ce principe.
Pourquoi ça change la donne
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Moins d’erreurs : Une décision prise trop vite = une chance sur deux de devoir la corriger (et ça coûte cher, en temps comme en énergie).
- Plus d’infos : Attendre, c’est donner au temps la possibilité de révéler des éléments que vous n’aviez pas encore.
- Moins de stress : La précipitation est la meilleure amie de l’angoisse. Reporter une décision, c’est aussi se donner le luxe de réfléchir sereinement.
Bref, ne rien décider, c’est parfois… une décision stratégique.
Dans la vraie vie, ça donne quoi ?
Un petit florilège de situations où appliquer la loi de Falkland peut vous sauver la mise :
- Au travail : votre équipe se dispute pour savoir si le projet doit partir lundi ou mardi. Vous :
- “Et si on voyait d’abord quand le client est dispo ?” (spoiler : il est en congé jusqu’à jeudi).
- En couple :
- “On achète ce canapé gris ou beige ?”
- “Attends, on garde le vieux pour l’instant… et si on changeait d’appart d’abord ?”
(Résultat : vous évitez un canapé hors de prix qui n’aurait pas passé la porte du nouveau salon).
- Avec les amis :
- “Pizza ou sushi ce soir ?”
- “On ne décide pas. Quand on aura faim, le choix sera évident.”
(Et finalement, vous atterrissez chez le traiteur libanais. Merci, loi de Falkland.)
Ce que la loi de Falkland n’est pas
Attention, appliquer cette loi ne veut pas dire :
- Procrastiner sur tout.
- Éviter les responsabilités.
- Dire “on verra plus tard” juste pour le plaisir.
Il s’agit plutôt de reconnaître que certaines décisions ne méritent pas d’être prises maintenant.
En entreprise : une arme secrète
Dans la gestion de projet, la stratégie ou même le management, ce principe a un vrai pouvoir :
- Il évite les “fausses urgences” qui polluent les agendas.
- Il rappelle qu’il y a une différence entre “important” et “urgent”.
- Il libère de la bande passante mentale pour se concentrer sur ce qui compte vraiment.
Et avouons-le : combien de fois a-t-on pris une décision “parce qu’il fallait trancher”… pour finalement revenir dessus après un peu de recul ?
En conclusion
La loi de Falkland, c’est l’art subtil de dire :
“Non, je ne suis pas en train de procrastiner… je prends juste la décision éclairée de ne rien décider.”
Et si, la prochaine fois qu’on vous reproche d’hésiter, vous répliquiez avec un sourire :
“Je ne perds pas du temps. Je gagne en clarté. Merci, monsieur Falkland.”
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